Identifier les facteurs de risque lors d’un première épisode de cervicalgie : une revue systématique.
Les douleurs cervicales sont un problème majeur de santé publique. Aux Etats-Unis, près de 15,1% des américains présentent au moins un épisode douloureux tous les 3 mois, ce qui constitue la quatrième cause d’incapacité, ce qui génère un coût socio-économique non négligeable.
Identifier les facteurs de risque permettrait ainsi de réduire les coûts de santé, mais également de mettre en place des actions de prévention.
L’objectif de cette revue de littérature est d’identifier les facteurs de risque de développer des douleurs cervicales. Les auteurs ont utilisé la méthode Prisma et ont retenu 10 articles dans leur analyse finale.
Ils ont identifié des facteurs de risque psychosociaux, tels que la dépression, les conflits, etc., mais n’ont pas pris en compte les caractéristiques physiques (tels l’âge, le sexe, le tabagisme), qui représentent des facteurs de risque peu pertinents pour cette pathologie.
Les résultats sont en opposition avec ceux des études précédentes. Cependant, il est nécessaire de remarquer que les critères de sélection ne sont pas identiques, puisque dans cette étude les auteurs se sont intéressés exclusivement au premier épisode douloureux. Sont ainsi identifiés des facteurs psychosociaux susceptibles d’être modifiés par une intervention adaptée. Indéniablement, une tension musculaire importante doit être mise en lien avec le stress.
Positionnement
Cette étude met en évidence la composante psychogène des cervicalgies. Aussi le traitement doit-il intégrer cette dimension, dans une approche biopsychosocial. Des actions de prévention et d’adaptation du poste de travail peuvent permettre de prévenir la survenue de ces complications.
Cet article met en lumière un des axes qui nous est cher, à savoir l’approche globale du patient tant dans sa dimension physique que psychologique. La pensée Rabelaisienne ; “un esprit sain dans un corps sain” est plus que jamais d’actualité pour les kinésithérapeutes/physiothérapeutes qui s’occupent de pathologies rachidiennes.
L’approche EBP repose sur les données de la science, l’expérience clinique et les valeurs (et croyances) du patient. Ce dernier point est essentiel, or les kinésithérapeutes ont été peu formés à cette pratique dans leur cursus initial. Il nous semble indispensable d’acquérir des connaissances à travers l’entretien motivationnel, la PNL ou les sciences de l’éducation.
Article original
Identifier les facteurs de risque lors d’un première épisode de cervicalgie : une revue systématique
Identifying risk factors for first-episode neck pain: A systematic review.
Kim R, Wiest C, Clark K, Cook C, Horn M. Musculoskeletal Science and Practice (2017), doi: 10.1016/j.msksp.2017.11.007.
Pour la pratique
Les cervicalgies peuvent être le reflet de l’état de stress des patients, mais également du climat social d’une entreprise.
Posséder des outils comme l’ergonomie et la PNL sont des moyens complémentaires de la thérapeutique manuelle, l’ensemble est indispensable à la prise en charge totale de ces pathologies.