Le 9 septembre 2019 dans le cadre de la Crise des urgences, Agnès Buzyn annonce un accès direct aux kinésithérapeutes pour la lombalgie aigüe et les entorses de cheville.
Pascale Mathieu, présidente et l’ensemble des élus du Conseil national de l’ordre des masseurs- kinésithérapeutes se félicitent de l’annonce faite ce lundi 9 septembre par Madame Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé de permettre aux patients de bénéficier d’un accès direct aux kinésithérapeutes sous protocole de coopération pour les entorses de cheville et la lombalgie aigüe d’ici la fin de l’année 2019.
Cette décision est le fruit d’un long travail entrepris depuis plusieurs années par le Conseil national de l’Ordre sur la question de l’urgence en kinésithérapie et de l’accès direct. En octobre 2017, un colloque intitulé « Osons l’accès direct » réunissant les organisations professionnelles, syndicales et les sociétés savantes et débouche sur une campagne de communication campagnes de communications.
Les kinésithérapeutes sont désormais invités à s’impliquer avec dynamisme dans cette voie afin de participer au désengorgement des services d’urgence mais surtout à l’émancipation de la profession par une participation active à la santé publique.
Quelles sont les évolutions à envisager ?
« Primum non nocere », ce vieil adage nous invite à tout d’abord à la prudence « premièrement ne pas nuire ». Pour cela il est indispensable de se poser la question de l’indication de la kinésithérapie, savoir quels patients peuvent être pris en charge et ceux qui doivent être réorientés sur une consultation spécialisée.
Premièrement, les kinésithérapeutes doivent progresser dans le diagnostic d’exclusion puis ensuite dans le diagnostic différentiel pour affiner le traitement. Pour cela, les données de la littérature nous apportent les drapeaux rouges et les critères d’Ottawa.
Entorse de cheville :
En cas de traumatisme au niveau du pied et de la cheville, la principale contre-indication reste la fracture de la cheville ou du moyen pied. Demander dans tous les cas un examen radiologique représente un coût financier important. En 1992, Stiell a proposé des critères précis, les règles d’Ottawa pour la cheville. L’utilisation de ces règles permet de réserver un examen radiologique aux seuls cas suspects de fractures. Elles reposent sur les critères suivants :
- des radiographies sont nécessaires en cas de douleur dans les régions malléolaires et de présence d’une des constatations suivantes :
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- douleur au palper dans les 6 cm distaux d’une malléole,
- incapacité de faire 4 pas, soit immédiatement après le traumatisme, soit lors de l’examen ;
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- des radiographies sont nécessaires en cas de douleur du moyen pied et de présence d’une des constatations suivantes :
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- douleur à la base du 5 e métatarsien,
- douleur au niveau du scaphoïde du tarse,
- incapacité de faire 4 pas soit immédiatement après le traumatisme, soit lors de l’examen.
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En plus de ce diagnostic d’exclusion, il est indispensable de compléter par un diagnostic différentiel pour écarter d’autres pathologies comme une rupture du tendon d’Achille par le signe de Thomson ou une luxation des tendons fibulaires.
Le traitement est à l’appréciation du kinésithérapeute qui devra évaluer la pertinence d’une immobilisation par contention souple ou par immobilisation amovible dont il possède le droit de prescription. La suite de la prise en charge reste la même que celle déjà pratiquée, favoriser la cicatrisation tissulaire, assurer une bonne mobilité des éléments articulaires de la cheville et du médio-pied puis réaliser une reprogrammation sensorimotrice pour prévenir les récidives.
Lombalgie
Les drapeaux rouges peuvent être résumés par l’acronyme TINTIV qui doivent nous inviter à chercher des signes cliniques ou signes d’appel pour chacun d’entre eux :
- Traumatique
- Infectieux
- Neurologique
- Tumoral
- Inflammatoire
- Vasculaire
Pour l’aspect traumatique, le principal signe d’appel réside dans les circonstances d’apparition de la douleur et laisserait suspecter une fracture, en cas de doute une radiographie permet d’écarter ce diagnostic.
La fièvre est le premier signe d’infection. En cas de fièvre, la prise en charge doit être reportée à plus tard, une fois l’étiologie validée et confirmée.
L’aspect neurologique est essentiel en cas d’irradiation dans le membre inférieur. Il est important d’examiner les myotomes L5-S1 par la marche sur les talons et la pointe des pieds. Ce premier test simple est à compléter par un examen des réflexes ostéotendieneux et de la sensibilité.
Les signes d’appel d’une pathologie tumorale sont la perte de poids inexpliquée et la présence d’une asthénie marquée
L’aspect inflammatoire est caractérisé par un horaire nocturne en deuxième moitié de la nuit mais aussi par une incohérence entre la mécanique et la douleur.
La phlébite est un diagnostic différentiel de douleurs présentes dans le membre inférieur.
Une fois tous ces drapeaux rouges écartés, il est indispensable de poursuivre sur les diagnostics différentiels dans le cadre de la lombalgie afin de proposer le traitement spécialisé pour obtenir la meilleure efficience dans le traitement.
Formez vous !
Depuis toujours, nos formations cherchent à préparer à l’accès direct que ce soit dans nos formations courtes autour du rachis, de la cheville ou dans nos cursus de thérapie manuelle ou de kinésithérapie du sport.
Pour tous ceux qui souhaitent progresser dans cette voie et accroitre leurs compétences thérapeutiques, les formations ITMP sont accessibles sur notre site www.itmp.fr
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