Caractéristiques anatomo-pathologiques des dysfonctions de l’articulation temporo-mandibulaire : où en sommes-nous ?
L’articulation temporo-mandibulaire (ATM) présente des dysfonctions chez 5 à 12% de la population. Sans étiologie déterminée sont fréquemment retrouvés à l’origine de ces atteintes des facteurs intrinsèques (anatomiques, hormonaux, prédispositions) et/ou extrinsèques (traumatismes , activités de la vie quotidienne.
Dans un premier temps, les auteurs passent en revue les muscles de la mastication. Superficiel, le masséter, dont l’action est l’élévation et la projection de la mandibule, recouvre la partie inférieur du temporal qui élève et rétracte ou avance la mandibule. En profondeur, le ptérygoïdien médial qui participe à l’élévation, à la protrusion et au glissement de la mandibule possède un homologue, le ptérygoïdien latéral qui est plus complexe et dont l’anatomie et l physiologie sont font l’objet de controverses.
Puis, les auteurs présentent les dysfonctions. Les dysfonctions avec déplacement antérieur représentent la plus grande partie des atteintes. Le mécanisme en cause serait une atteinte de la capsule postérieure, qui permettrait alors au disque intra-articulaire de glisser vers l’avant. Afin de compenser, la branche inférieure du ptérygoïdien latéral intervient inhabituellement lors de l’ouverture de la bouche. Cette sur-sollicitation, serait responsable de douleurs et de la génèse d’un point gâchette.
Puis, ils reprennent 3 classifications des dysfonctions de l’ATM proposée par Scully ainsi qu’une explication détaillée des dysfonctions antérieures avec déplacement du disque.
Dans la dernière partie de l’article, les auteurs abordent la symptomatologie douloureuse de l’ATM et affirme que le muscle ptérygoïdien latéral est le muscle manducateur qui a la plus grande prévalence en terme de douleur, avec un cordon douloureux retrouvé dans plus de 83% des cas et un résultat positif de 100% au test du ptérygoïdien latéral (vs 28.6 dans la population saine).
Positionnement
Cet article permet de faire un point éclairé sur les dysfonctions de cette articulation, qui peuvent avoir des retentissements majeurs sur d’autres parties du corps et notamment dans la région cervical. Si la prise en charge n’est que peu enseignée en IFMK, elle est indispensable dans certaines affections rachidiennes et posturales.
Article original
Pathoanatomical characteristics of temporomandibular dysfunction : Where do we stand? (Narrative review)
Raymond Butts, James Dunning, Thomas Perreault, Jersey Mettille,James Escaloni
Journal of Bodywork & Movement Therapies (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.jbmt.2017.05.017
Pour la pratique
Le muscle ptérygoïdien latéral joue un rôle clé dans les dysfonctions de l’articulation temporo-mandibulaire. Connaitre son anatomie, sa biomécanique et son fonctionnement est indispensable à la mise en place du traitement.