Les dernières données anatomiques qui notent une absence d’innervation nociceptive du cartilage articulaire et les études biomécaniques du rachis lombaire en extension amènent à remettre en question certaines idées reçues, devenues un « leitmotiv » trop facilement avancé pour justifier certains échecs thérapeutiques. L’arthrose n’est pas une « sentence » d’algies, du moins tant que l’os sous-chondral ou la synoviale ne sont pas impactés. La perte de liberté articulaire qu’elle peut engendrer donne une place privilégiée aux masseurs-kinésithérapeutes pour proposer des solutions de traitement tant qu’un phénomène inflammatoire ne s’ajoute pas aux signes cliniques. On ne peut plus dire qu’un processus arthrosique découvert à la lecture de résultats radiologiques soit l’explication systématique de la douleur des patients. De nombreuses étiologies autres que l’arthrose peuvent être à l’origine d’une lombalgie. Sa chronicité doit amener le thérapeute à s’interroger sur l’origine centrale potentielle de la douleur ressentie. Il s’agit d’affiner au mieux le bilan diagnostic pour cibler l’étiologie et y adapter une stratégie thérapeutique, en ne se fiant aux imageries et aux examens complémentaires que dans les cas de corrélation radio-clinique.