Les douleurs musculo-squelettiques constituent un problème de santé publique majeur. Très fréquentes au sein de nos sociétés, elles sont à l’origine de nombreuses incapacités pour les patients et représentent un coût important supporté par les organismes de Sécurité sociale. En Europe, les douleurs rachidiennes figurent parmi les 5 causes les plus importantes d’incapacité et les douleurs lombaires, associées à des douleurs scapulaires et cervicales, sont l’une des plus fréquentes raisons motivant un arrêt de travail de longue durée.
La plupart du temps, ces douleurs sont sans étiologie déterminée. L’histoire naturelle de la maladie conduit la plupart des patients vers la reprise du travail dans un délai d’un mois, néanmoins avec un risque important de rechute dans l’année.
La nécessité d’un traitement en adéquation avec les besoin du patient oblige à une évaluation spécifique et à l’identification du risque de chronicisation, laquelle est provoquée par un certain nombre de facteurs, au premier rang desquels figurent les facteurs psychologiques.
Or, des échelles fiables nous permettent désormais de déterminer avec efficacité les patients à risque.
Le Start Back est un outil validé et fiable qui permet de classer les patients en fonction du risque qu’ils présentent à développer une lombalgie chronique. Ce test possède une traduction française validée. Les auteurs rappellent que pour les patient à risque faible, le traitement est orienté vers de l’éducation et l’activité physique. Pour les patients à risque moyen, doit y être adjoint un traitement kinésithérapique. Pour les patients à haut risque, il est nécessaire de développer une approche bio-psycho-social.
Le questionnaire d’Örebro permet d’identifier les patients présentant un risque de développer une incapacité au travail consécutive à ces douleurs. Il s’agit d’un des questionnaires les plus utilisés. Une version courte existe et sa corrélation avec le start back a été démontrée pour la lombalgie, mais pas encore pour les patient sujets aux lombalgies et/ou cervicalgies. C’est ce que se propose de faire cette étude transversale croisée.
Trois cent quinze patients furent inclus et les résultats montrent une corrélation moyennement élevée entre les 2 échelles, mesurée à 70,2%. Ils retrouvent une moins bonne corrélation pour les femmes de plus de 50 ans (corrélation pauvre).
Il est donc important de bien choisir son échelle pour identifier les patients à risque moyen ou élevé à un stade précoce.
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Cet article permet décrit les échelles et leur validation auxquelles les professionnels de santé ont recours pour évaluer les risques de chronicisation chez les lombalgiques. Il appartient aux kinésithérapeutes de s’approprier ces nouveaux outils pour devenir plus performant et prendre une place prédominante dans l’évaluation des lombalgiques chroniques.
Positionnement
Ces outils, simples et validés, vont permettre aux thérapeutes une identification rapide et fiable des patients à risque. Ainsi, les patients à risque moyen et élevé, pour lesquels la physiothérapie constitue une thérapeutique efficace et nécessaire, doivent être identifiés à un stade précoce, ce qui permet de maximiser les avantages du traitement, de réduire les méfaits et d’accroître l’efficacité des soins de santé en offrant le bon traitement au bon patient au bon moment.
Article original
Comparison of the Swedish STarT Back Screening Tool and the Short Form of the Örebro Musculoskeletal Pain Screening Questionnaire in patients with acute or subacute back and neck pain
Forsbrand M, Grahn B, Hill JC, Petersson IF, Sennehed CP, Stigmar K. BMC Musculoskelet Disord. 2017 Feb 21;18(1):89. doi: 10.1186/s12891-017-1449-9.