Douleurs pelviennes chez la femme gravide
Douleurs pelviennes et lombalgies sont fréquentes chez les femmes enceintes avec une prévalence de 4 à 84 %. Cette grande variabilité peut surprendre. Or, elle s’explique par la difficulté à établir un diagnostic pertinent, tant il peut être malaisé de cerner ces symptomatologies souvent polymorphes et de fournir une réponse thérapeutique efficace. En effet, ces douleurs commencent en règle générale vers 14 à 30 semaines de gestation et il est admis que seuls 25% des femmes qui déclarent une douleur peuvent bénéficier d’un traitement médicamenteux. Près de 93 % des femmes présentent une disparition des symptômes 3 mois après l’accouchement.
Les douleurs pelviennes se définissent comme des douleurs localisées entre la crête iliaque et le pli fessier, qui peuvent irradier dans la cuisse et la hanche et être associées ou non à des douleurs pubiennes. Elles limitent fréquemment les activités de la vie quotidienne et peuvent être fortement invalidantes, notamment chez la femme enceinte. Elles prédisposent au passage à la chronicité. Certains tests spécifiques permettent de reproduire ces douleurs.
L’étiologie de ces douleurs est multifactorielle. On retrouve un déplacement du centre de gravité de l’individu générant des conséquences lombaires, telle que l’augmentation de la lordose, une augmentation de la mobilité articulaire et une réduction du contrôle musculaire de cette zone. Les facteurs de risque sont également nombreux.
Sur le plan de l’évaluation, la recherche des drapeaux rouges est importante et doit inclure les spécificités à la femme enceinte. Le diagnostic se fait par la localisation de la douleur et la capacité à reproduire cette douleur par des tests spécifiques. Les examens complémentaires ne présentent pas d’intérêt et se limitent à des cas bien particuliers.
Les recommandations relatives au traitement de ces douleurs, dont le niveau de preuves est limité, comportent une modification des activités de la vie quotidienne, la proscription des mouvements de cisaillement de la ceinture pelvienne et des activités asymétriques, le port d’une ceinture de soutien adaptée et la limitation des activités en lien avec l’épisode aigu. L’alitement n’est pas recommandé, eu égard aux risques trombo-emboliques. L’acupuncture présente des preuves limitées. La kinésithérapie, fortement recommandée, doit s’appliquer à renforcer des adducteurs et des muscles fessiers et délivrer une éducation ergonomique pertinente.
Positionnement
Dans cet article, est mise une nouvelle fois en exergue la philosophie prônée au sein d’ITMP. Évaluer, trier et prodiguer un traitement adapté fondé sur un travail musculaire, articulaire, tant dans une dimension thérapeutique que préventive.
Cette population nous laisse souvent quoi devant ces symptômes, au regard des risques potentiels réels ou fantasmés.
Une femme enceinte est une patiente comme un autre…
Article original
Douleurs pelviennes chez la femme gravide
Pelvic girdle pain in pregnancy.
Walters C, West S, A Nippita T.
Aust J Gen Pract. 2018 Jul;47(7):439-443.
Pour la pratique
Les douleurs pelviennes de la femme gravide sont fréquentes
Cet article apporte des pistes dans le diagnostic et le traitement de ces troubles très fréquents chez la femme gravide.