Entorse de cheville : partie 1
L’entorse de la cheville est une cause fréquente de blessure du système musculo-squelettique, avec une prévalence importante dans les activités sportives. En indoor, on compte 7 entorses pour 1000 expositions avec un taux de récidive de 50%.
L’instabilité chronique de la cheville qui se définie comme une douleur persistante, un gonflement et/ou une récidive dans les 12 mois, ceci conduisant à un arrêt plus ou moins long de l’activité sportive ; une grande part de ces individus risque d’en développer une, entrainant des coûts de santé ainsi que des dégénérescences de l’articulation et des lésions ostéochondrales avec le temps.
Un diagnostic, un traitement et une prévention adaptée pourrait réduire le taux des récidives et des complications associées.
Un comité interdisciplinaire a été mis en place regroupant tous les acteurs impliqués dans cette atteinte et des recommandations basées sur les données actuelles ont été réalisées. Il est à noter que dans le monde il existe une hétérogénéité des traitements.
Dans cet article la méthodologie utilisée est clairement explicitée et les résultats exposés par thématique.
Facteurs prédisposants :
Ils sont définit comme des facteurs qui augmentent le risque d’avoir une entorse de cheville. On retrouve des facteurs intrinsèques et extrinsèques.
Dans les facteurs intrinsèques, on retrouve une dorsiflexion limités, une diminution de la proprioception et déficit de contrôle postural (single leg balance test positif), un BMI augmenté, une pression plantaire médiale élevée durant la course, une baisse de force et de coordination de muscles Fibulaires.
Des facteurs constitutionnels comme le fait d’être une femme, une augmentation du foot posture index, des anomalies anatomiques de l’alignent de la cheville et du genou sont également retrouvés
Dans les nouvelles recommandations les auteurs insistent sur l’importance d’identifier les patients avec un déficit de proprioception et d’amplitude pour les inclure dans un programme de prévention.
Dans les facteurs extrinsèques, on retrouve la pratique de certains sports comme le volley indoor, le sport de plein air… et du niveau du pratiquant. Ainsi dans les nouvelles recommandations il est important d’identifier le post et le type de terrain sur lequel va évoluer le sportif, ainsi un défenseur au foot qui est sur gazon a plus de risque qu’un attaquant sur du synthétique.
Facteurs pronostics :
La douleur doit diminuer dans les 2 semaines qui suivent la lésion, et un conflit est trouvé dans 25% des cas avec des signes radiologiques. 40% des gens ont un risque de développer une instabilité avec comme facteurs l’impossibilité de sauter 2 semaines après la lésion, un déficit de contrôle moteur, et manque de stabilité à 8 semaines. Ce qui peut également influencer le pronostic est la pratique d’un sport à au niveau, la taille et le poids.
Ainsi le thérapeute devra être attentif au niveau de douleur et à sa persistance, au niveau de charge sportif et du niveau pratiqué. La rééducation devra être débutée en fonction de ces critères.
Diagnostic :
Dans une entorse, la fracture devra être exclue par l’utilisation des règles d’Ottawa. L’examen physique utilise le tiroir antérieur à une sensibilité de 84% et une spécificité de 96% 4 à 5 jours après la blessure. L’échographie a une spécificité inférieure (62%), mais l’IRM reste le plus fiable.
Positionnement
L’entorse est une pathologie très courante et toute la question est de savoir s’il faut ou pas prendre en charge ces patients ?
Au regard de ces recommandations, il est nécessaire de bien trier les patients, et d’identifier les patients qui présentent des risques de récidive.
Pour le kinésithérapeute du sport, la prévention de la récidive est essentielle mais un diagnostic initial efficace l’est encore plus lors des accidents pendant les compétitions.
Article original
Diagnostic, traitement et prévention des entorses de cheville: Mise à jour des recommandations
Diagnosis, treatment and prevention of ankle sprains: update of an evidence-based clinical guideline
Vuurberg G, Hoorntje A, Wink LM, van der Doelen BFW, van den Bekerom MP, Dekker R, van Dijk CN, Krips R, Loogman MCM, Ridderikhof ML, Smithuis FF, Stufkens SAS, Verhagen EALM, de Bie RA, Kerkhoffs GMMJ
Br J Sports Med. 2018 Mar 7. pii: bjsports-2017-098106. doi: 10.1136/bjsports-2017-098106.
Pour la pratique
Ces mises à jour sur l’entorse de cheville permettent aux kinésithérapeutes d’avoir des guide-lines sur lesquelles se reposer en vu d’une prise en charge initiale, de l’urgence et de l’accès direct.
Partie 2 (à partir du 5 juin)