Fascia et sport

Recherche sur le fascia en médecine sportive : de la molécule à l’adaptation tissulaire, la blessure et le diagnostic.

Le terme « fascia » a été initialement utilisé pour décrire une bande ou un plan de tissu conjonctif qui attache, entoure ou sépare les organes internes et les muscles.

Cependant, les recherches récentes conduisent à penser que cette définition est trop restrictive et qu’une meilleure compréhension de ce système, dont les éléments constitutifs unitaires constituent un véritable système organisé dans un continuum tridimensionnel de tissus fibreux, permettrait des avancées considérables dans la prise en charge de certains patients.

Suite à un congrès tenu en mars 2017, des experts ont cherché à préciser le rôle des fascias dans les activités sportives et confirmer l’idée selon laquelle des atteintes des fascias provoqueraient une baisse de la performance et favoriseraient la chronicisation.

Cet article s’attache à faire le point sur les connaissances dans ce domaine. Sont ainsi admis que les interactions entre le milieu extracellulaire et les composants de la cellule jouent un rôle majeur dans la physiologie et physiopathologie du système fascial. À ce titre, peuvent se répercuter sur l’ensemble du système des perturbations mineures, telles celles dues à un stress mécanique, dont les conséquences ont pour point de départ la vascularisation et la fonction. Les œstrogènes jouent un rôle important dans le remodelage, ce qui permet d’expliquer des différences liées au sexe, tout autant que l’âge, avec un effet proportionnel sur la raideur du système considéré.

Par ailleurs, la propriété mécanique des fascias peut être modifiée par de nombreux facteurs qui sont énumérés dans cet article. Ce système permet la transmission des forces, avec des degrés qui sont discutés, joue un rôle certain dans l’efficacité de la mécanique musculaire et intervient dans la genèse des chaines musculaires, bien qu’il faille relever que ces études sont réalisées sur le cadavre et les études in vivo restent rares.

Selon les données actuelles de la science, ce système peut donc générer tant des symptômes loco-régionaux qu’à distance. Le mode d’organisation tissulaire consécutif à un traumatisme reste indéterminé, mais il est suspecté un lien avec le processus inflammatoire.

À cet égard, à l’instar de l’étirement, la prise d’anti-inflammatoire permettrait de réduire la production de collagène. La thérapie manuelle permettrait également de prévenir la sur-utilisation et la fibrose fasciale et l’exercice musculaire global de réduire l’inflammation et l’atrophie constatée dans les atteintes discales.

Cependant, des recherches restent nécessaires pour comprendre le mécanisme d’action et la place de chacun de ces traitements dans la prise globale des patients.

Pour évaluer ce système, il existe de nombreuses méthodes dont la fiabilité n’est pas éprouvée, souvent par un manque de standardisation. De même, le traitement reste à valider bien que son utilisation tende à se démocratiser.