Intérêt d’un travail proprioceptif pour un patient présentant un gonarthrose.
Près de 3,6% de la population mondiale présente une atteinte gonarthrosique, dont l’expression clinique comprend des douleurs et une raideur articulaire, lesquelles peuvent engendrer un handicap physique important. En fonction de son stade d’évolution, le patient présentant cette pathologie peut bénéficier d’une approche non médicale, médicamenteuse ou chirurgicale.
L’approche non médicale consiste principalement en une activité physique, associée à une modification du mode de vie et une perte du poids, qui ont pour but de minimiser, autant que possible, les contraintes sur le genou.
Des études récentes suggèrent que, dès le début de la pathologie, la proprioception est altérée, ce qui concourrait au développement des douleurs et du handicap. Or, ces études présentent des biais et bien que les effets de l’entraînement proprioceptif aient été démontrés, aucune recommandation n’a été émise.
L’objet de cet article est ainsi d’explorer les effets d’un entraînement proprioceptif sur les conséquences de la gonathrose par l’analyse et l’évaluation d’études contrôlées randomisées. La méthodologie est basée sur l’Oxford Centre for Evidence-Based Medicine (OCEBM) guidelines. Au final, sept études ont été retenues.
Les auteurs mettent alors en évidence que l’entraînement proprioceptif diminue la douleur et améliore la vitesse de marche des patients, sans pour autant avoir d’effet significatif sur la raideur du genou.
Positionnement
Dans notre exercice quotidien, le traitement des patients présentant une gonarthrose ne peut se restreindre à des seules considérations articulaires appliquées sur le genou. En effet, à l’aune de cette étude, il apparaît nécessaire d’inclure le plus précocement possible un travail proprioceptif, tant du membre inférieur que du tronc, associé à un renforcement musculaire des membres inférieurs.
Cette prise en charge globale vise à restaurer les capacités fonctionnelles du patient et restreindre le plus longtemps possible la survenue d’un handicap.
La prise en charge des patients présentant ce type d’atteinte doit évoluer et ne plus se limiter à de simples mobilisations passives ou à un réentraînement musculaire sur cycloergométre.
Il apparaît primordial de garder à l’esprit que l’immobilité est une source de handicap beaucoup plus importante que la raideur articulaire localisée. Notre mission, que d’aucuns qualifieront de quidditative, est de restaurer les capacités fonctionnelles de nos patients. Il nous faut à cette fin élaborer des programmes de rééducation prenant en compte tous les aspects de l’individu, en conformité avec les données actuelles de la science.
C’est ce que nous proposons depuis toujours dans nos formations.
Article original
Intérêt d’un travail proprioceptif pour un patient présentant un gonarthrose : méta-analyse des essais randomisés
Proprioceptive Training and Outcomes of Patients With Knee Osteoarthritis: A Meta-Analysis of Randomized
Controlled Trial
Jeong HS, Lee SC, Song JB, Chang HS, Lee SY. J Athl Train. 2019 Apr 17. doi: 10.4085/1062-6050-329-17
Pour la pratique
La proprioception améliore la fonction du genou arthrosique.
Selon ces résultats, 3 à 4 séances par semaine de 30 à 40 minutes s’avèrent nécessaires pour obtenir des résultats satisfaisants.