Après avoir précisé la définition qu’il entendait donné au fascia (cf. actualité précédente), les auteurs rappellent que des études semblent en faveur d’une conception élargie de cet élément anatomique, qui, outre sa participation en tant que tissu de soutien, joue un rôle considérable dans la transmission des forces, tant locales que loco-régionales.
Il conviendrait de le considérer comme un économiseur d’énergie, de part sa capacité à accumuler de l’énergie potentielle élastique, puis à la restituer.
Histologiquement, ce système est composé de tissu conjonctif, mais également de myofibrilles permettant au fascia d’avoir un impact direct sur le système musculaire, ce qui permet de penser qu’il aurait rôle proprioceptif important. Ainsi, les auteurs affirment que des dysfonctions de ce système peuvent être à l’origine de douleurs ou de sensations d’inconfort.
De part sa configuration anatomique, le FTL permet la transmission des forces entre la région pelvienne et le tronc, mais également entre les membres supérieurs et inférieurs. Une atteinte de ce fascia se caractérise donc par une symptomatologie à localisation préférentielle dorsale.
De nombreuses études antérieures, basées sur une évaluation échographique, ont montré une corrélation entre, pour certaines, les douleurs de la région dorso-lombaire et la diminution de la mobilité du FTL et, pour d’autres, la limitation de la mobilité de ce fascia et la diminution de la flexion lombaire. Les auteurs présentent les méthodes préconisées dans le traitement des fasciae. Mise en tension ou en pression, que ce soit de façon directe ou indirecte, sans pour autant ni les décrire ni les argumenter.
Le traitement par rouleau peut être également utilisé, même en dehors de la présence du thérapeute, pour libérer des adhérences, grâce à son action en pression sur le fascia, génératrice d’un réflexe inhibiteur à l’origine d’une détente musculaire et de l’augmentation d’amplitude articulaire. Cependant, force est de constater que l’effet de ce rouleur n’a pas été étudié sur la mobilité des fasciae.
Les auteurs entreprennent une étude sur 38 patients jeunes et sportifs, répartis en 3 groupes : contrôle, placebo et intervention avec le rouleau. Trois mesures ont été effectuées avant et après traitement : la mobilité du fascia sous échographie dans des positions contrôlées ; le test de Schobert modifié et la méchano-sensibilité des Spinaux. Les résultats montrent une amélioration significative de la mobilité du fascia immédiatement après le traitement sur le rouleau, mais pas d’amélioration sur le test de Schobert ni sur la sensibilité musculaire.
Liens
Cet article permet de proposer des pistes complémentaires pour le traitement du système myo-fascial.
Positionnement
Cette étude présente des bais exposés par les auteurs, notamment la mesure de la mobilité du fascia, considérée comme significative bien qu’elle ne corresponde qu’1mm, donc avec un retentissement clinique discutable. Cependant, cette étude présente des pistes intéressantes pour le traitement de nos patients.
En effet, après avoir agit le système myo-fascial, il est important de pouvoir proposer aux patients des exercices pour pérenniser ce traitement. Dans notre tryptique, libérer-maintenir-entretenir, l’utilisation de ces rouleaux pourrait représenter une piste intéressante, surtout qu’il est désormais est aisé de trouver ce type de rouleau à un prix accessible dans les grandes chaines de magasin de sport.
Article original
Defining Do exercises with the Foam Roller have a short-term impact on the thoracolumbar fascia? – A randomized controlled trial.
Griefahn A, Oehlmann J, Zalpour C, von Piekartz H. J Bodyw Mov Ther. 2017 Jan;21(1):186-193. doi: 10.1016/j.jbmt.2016.05.011. Epub 2016 Jul 6.
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