L’étirement chronique peut-il modifier les propriétés mécaniques du couple muscle/tendon ?

Les effets des différents types d’entraînement sur le muscle ont été évalués. Certaines études se sont intéressées notamment aux effets de l’étirement et elles ont mis en évidence une augmentation significative et immédiate de la mobilité articulaire.

Deux mécanismes d’adaptation ont été proposés pour expliquer cette augmentation d’amplitude : l’augmentation de la tolérance à l’étirement et la diminution de la résistance à l’étirement.

Les études antérieures ont démontré l’augmentation de l’amplitude avec des protocoles à court terme et la diminution de la tolérance à l’étirement. Cette revue systématique de littérature a ainsi pour objectif d’évaluer les effets à long terme des étirements sur la mécanique musculo-tendineuse et notamment sur la géométrie et les propriétés mécaniques du muscle.

Au total, 26 études ont été incluses dont 2 sur des critères exclusivement qualitatifs.

Après analyse, les auteurs retrouvent un effet modéré sur la tolérance à l étirement sans pour autant démontrer de modification des propriétés du muscle. Ces résultats sont à moduler par une grande hétérogénéité des variables.

Positionnement

Cet article met en évidence le fait que les étirements réalisés dans le cadre d’un programme de rééducation n’ont pas d’effet sur la structure musculaire, mais plutôt sur les récepteurs capsulaires et la tolérance à l’étirement.

Selon les études, l’effet optimal serait obtenu à l’issue d’une période de 8 semaines, avec un temps d’étirement cumulé de 1165 secondes (20 minutes) par semaine.

Les étirements ne modifient pas structurellement le muscle. Ainsi, lorsque le muscle est sain, les étirements n’« allongent » aucunement celui-ci. Ils permettent toutefois un gain d’amplitude par une modification des récepteurs sensibles à l’étirement.