Efficacité de la méthode McKenzie pour le diagnostic et le traitement de la lombalgie chronique.
Il est admis que la lombalgie est la principale cause d’incapacité, avec une prévalence estimée à 9,4 % et un risque de survenue à 39 % au cours de la vie.
De nombreuses approches ont été préconisées et ont fait l’objet d’études plus ou moins validées. Les recommandations subséquentes ont inévitablement évolué au gré des années et à l’approche fondée sur la physiopathologie s’est substituée une approche par classification, ce qui a conduit à une amélioration des résultats cliniques escomptés.
La méthode Mckenzie ou Mechanical Diagnosis and Therapy (MDT) se caractérise par un système de classification validé avec une bonne corrélation inter-examinateur. Dans cette approche, on retrouve une typologie d’atteintes réparties en 3 catégories en fonction des réponses aux sollicitations diagnostiques.
Le syndrome de dérangement est statistiquement le plus répandu et est caractérisé par un changement rapide de la symptomatologie présenté, concomitamment à la mise en évidence d’une préférence directionnelle. La répétition des sollicitations dans le sens de cette préférence directionnelle provoque une centralisation de la douleur, c’est-à-dire une régression topographique des symptômes de la périphérie vers la racine. Elle permet de considérer le pronostic comme favorable. De plus des études récentes montrent que la centralisation associée à un traitement MDT adapté conduit à des résultats satisfaisants pour les patients.
D’aucuns prétendront toutefois que la dernière méta-analyse publiée avait conclu à une efficacité limitée de cette technique. Il pourra désormais leur être objecté que de nouvelles méta-analyses, publiées depuis, relèvent que la distinction entre le caractère aigu et chronique de la lombalgie n’avait pas été prise en compte ; que la technique avait en outre été comparée à des interventions passives diverses ; qu’il n’était pas fait mention du niveau de formation en MDT des intervenants, pourtant reconnu comme constitutif d’un biais dans les résultats.
Le but de cette méta-analyse est ainsi de déterminer l’efficacité de cette technique réalisée par des thérapeutes confirmés, alors que sont clairement discriminées les lombalgies aiguës des lombalgies chroniques. La méthodologie est clairement exposée et il est à noter que les articles recherchés sont rédigés en anglais ou en français.
Les résultats prouvent que l’efficacité de la MDT dans la prise en charge du patient présentant une lombalgie chronique, notamment sur la diminution des douleurs et des incapacités, est supérieure aux autres types d’intervention (thérapie manuelle) et supérieure aux exercices sur les incapacités, mais pas sur la douleur. Elle n’est cependant pas supérieure à la thérapie manuelle combinée aux exercices ou l’éducation. Aux fins de rigueur, il est à relever que les résultats ont été minorés par l’hétérogénéité des études considérées.
Pour la lombalgie aiguë, les résultats montrent une différence modérée d’efficacité sur la douleur et élevée sur les incapacités.
Positionnement
L’analyse de l’étude oblige à faire état de la difficulté des auteurs à exposer clairement leurs idées. Les résultats sont minorés par la qualité et selon eux l’effet clinique est faible. Dans les conclusions il est intéressant de noter l’absence de conclusions qui sont pourtant dans le corps du texte.
Cet article fait suite à des critiques qui ont été faites aux auteurs suite à la publication de leur premier article, gageons que les réseaux n’ont pas fini de s’échauffer suite à ce nouvel article.
Article original
Efficacité de la méthode McKenzie pour le diagnostic et le traitement de la lombalgie chronique : Revue de littérature avec méta-analyse
Effective Ness of the McKenzie Method of Mechanical Diagnosis and Therapy for Treating Low Back Pain: Literature Review With Meta-analysis.
Lam OT, Strenger DM, Chan-Fee M, Pham PT, Preuss RA, Robbins SM.
J Orthop Sports Phys Ther. 2018 Jun;48(6):476-490. doi: 10.2519/jospt.2018.7562. Epub 2018 Mar 30.
Pour la pratique
La MDT doit être considérée comme un vecteur d’amélioration de la symptomatologie des patients lombalgiques.