Les douleurs et les faiblesses musculaires localisées au niveau des pieds ont une répercussion sur les activités de la vie quotidienne et peuvent être à l’origine de chutes, notamment chez les personnes âgées. Ces douleurs peuvent, en outre, être associées à des déformations ou des pathologies spécifiques, tels que l’hallux valgus, la fascéïte plantaire, etc.
La relation de cause à effet entre la douleur du pied et la faiblesse musculaire locale est bidirectionnelle. En effet, selon les modèles théoriques, la peur entraine une diminution de l’activité et à terme une diminution de la force, elle-même susceptible d’engendrer une augmentation de contrainte sur les structures avoisinantes, propres à provoquer la survenue de douleurs plantaires.
De plus, cette faiblesse musculaire est fréquemment associée à des troubles de l’équilibre musculaire.
Ainsi, les mécanismes générateurs de l’atrophie musculaire sont complexes et plurifactorielles.
Les mesures de la force musculaire sont utilisées en clinique et leur validité est bien établie.
Cependant il n’est pas possible de distinguer, lors de ces évaluations, les muscles intrinsèques des muscles extrinsèques du pied. Ainsi, la nécessité d’une alternative s’impose et se concrétise par l’utilisation de l’imagerie (IRM ou échographie) aux fins de détermination du volume musculaire ou de la section transversale du muscle.
A ce titre, on retrouve une corrélation élevée entre les mesures de la force musculaire et l’imagerie, sans pour autant expliquer complètement la baisse de force constatée.
Le but de cette revue systématique est d’évaluer la relation entre la douleur et la faiblesse musculaire au niveau du pied, ainsi que la taille du muscle comme indicateur de force.
Après recherches, 8 articles ont été retenus, représentant 1023 participants de 22 à 86 ans.
Elles semblent en faveur d’une relation entre des douleurs élevées du pied (>6) et une perte de force.
Cependant, il existe une incohérence dans les résultats en fonction des types de douleur. Les douleurs de faible intensité ne semblent pas avoir de répercussions sur la force musculaire, alors que les douleurs invalidantes du pied sont souvent associées à une diminution de la force la flexion de l’hallux et des orteils.
Liens
D’un point de vue clinique, il nous est permis de penser que si la faiblesse musculaire prime temporellement les douleurs, alors l’entrainement musculaire progressif pourrait être à l’origine d’une amélioration du symptôme douloureux. Dans le cas contraire, si la douleur est la cause de la faiblesse, caractérisée notamment une amyotrophie, le thérapeute doit alors rechercher une autre cause.
Positionnement
L’abord du symptôme douloureux est toujours complexe. Cette étude permet ainsi de mettre en exergue la nécessité d’un bilan clinique complet et le raisonnement qui lui est associé.
L’introduction de l’échoscopie va permettre d’avoir un outil supplémentaire propre à évaluer les tissus mous pour orienter notre traitement au bénéfice du patient.
Article original
Relationship between foot pain, muscle strength and size: a systematic review, Physiotherapy A case report
Latey PJ, Burns J, Hiller CE, Nightingale EJ, Relationship between foot pain, muscle strength and size: a systematic review, Physiotherapy (2016),
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