L’étiologie de la lombalgie est souvent indéterminée et l’imagerie ne permet pas de préciser avec certitude l’origine de celle-ci, considérant qu’il existe des patients asymptomatiques dont les bilans radiologiques sont positifs et des patients symptomatiques dont les bilans d’imagerie sont négatifs.
Des modèles thérapeutiques basés sur la réponse symptomatique des patients ont permis de traiter efficacement certains patients. Cependant, d’autres n’ont aucunement été soulagés et, par conséquent, la question de l’évaluation du patient se pose.
De façon fort probable, dans ces cas, le rachis lombaire n’est pas le siège unique de genèse du symptôme douloureux. Ainsi, à titre d’exemple, la douleur de hanche peut avoir une douzaine de projections, qui peuvent être soit locales soit loco-régionales, parfois à distance ,et ainsi se chevaucher avec la distribution des douleurs lombaires. Par conséquent, ce chevauchement peut être à l’origine de difficultés diagnostiques.
Les auteurs évoquent un syndrome hanche-rachis, mis en exergue dans la littérature médicale, où est fréquemment décrit une amélioration ou une dégradation de la douleur lombaire après arthroplastie de hanche.
L’objet de cette étude observationnelle sur cent-un patients, est de collecter des données sur l’examen de la hanche des patients venant consulter pour lombalgie, puis de comparer la douleur et les capacités fonctionnelles des patients ayant une évaluation positive de la hanche.
Les auteurs utilisent différentes échelles pour classer les patients et un spécialiste du diagnostic (physiatre) réalise un examen clinique complet, décrit dans l’article.
L’étude retrouve une diminution significative de l’amplitude en flexion (81 patients) et en rotation médiale (76 patients) de la hanche, entre les hommes et les femmes. Seulement vingt-et-un des patients n’ont aucun test de conflit positif : soixante-quatre pourcent des patients présentent un test d’impaction antérieur positif, cinquante-neuf pourcent un test de FABER positif et trente-trois pourcent un log roll positif.
Cette étude semble étayer la thèse selon laquelle la limitation de la mobilité de la hanche et la positivité à un des tests de conflit de hanche prédisposent à la survenue et/ou à la majoration de douleurs lombaires. Les données semblent indiquer qu’il serait intéressant d’évaluer systématiquement la hanche des patients lombalgiques, afin de poser, voire simplement d’affiner le diagnostic.
Liens
La lombalgie peut avoir une cause locale, loco-régionale ou à distance et, aux fins d’efficacité, il apparaît bien nécessaire d’élargir son bilan au complexe lombo-pelvi-fémorale. Ainsi, le traitement de la hanche peut n’être parfois qu’un simple complément de l’abord classique ; il peut constituer dans de nombreux cas la clé-de-voûte de la prise en charge du patient lombalgique.
Positionnement
La prise en charge des patients lombalgiques est complexe et nécessite un investissement important de la part des thérapeutes. Ce syndrome, mal connu, est fréquent. Il confirme la nécessité de ne pas se cantonner à l’examen clinique de la zone douloureuse et de réaliser systématiquement un bilan complet, propre à établir un diagnostic précis, qui doit être à l’origine d’un traitement efficace du trouble réel présenté par notre patient. Aujourd’hui, il est grand temps de s’approprier cet automatisme de réflexion « local / loco-régional /à distance ».
Article original
Hip and Lumbar Spine Physical Examination Findings in People Presenting With Low Back Pain, With or Without Lower Extremity Pain.
Prather H, Cheng A, Steger-May K, Maheshwari V, Van Dillen L; J Orthop Sports Phys Ther. 2017 Mar;47(3):163-172. doi: 10.2519/jospt.2017.6567. Epub 2017 Feb 3