Syndrome du piriforme.
Focus sur le syndrome du piriforme : étiologie, test et niveaux de preuve. L’anatomie au service de la clinique.
Le muscle piriforme est impliqué dans de nom- breuses douleurs localisées, surtout à la face postérieure de fesse. Mais son atteinte majeure est le syndrome du piriforme, un syn- drome canalaire [1,2] qui se manifeste par une douleur de type sciatique à point de départ fessier.
Il semble que la douleur puisse être respon- sable de lombalgies. Ce syndrome serait impliqué dans 5 à 6 % des causes de sciatique [3] (Fig. 1).
Pour mieux appréhender ce syndrome, il est nécessaire de faire un rapide rappel des caractéristiques anatomiques du muscle.
Le piriforme, dont la description remonte au XVIe siècle1, possède un corps triangulaire ; littéralement, il a une forme de poire avec, au centre, la partie du muscle qui a le plus grand diamètre [5]. Son insertion proximale se fait de la face antérieure de la moitié ipsilatérale des 2e, 3e et 4e vertèbres sacrées et par 3 digita- tions séparées au niveau des 2e et 3e foramens sacrés. Quelques faisceaux vien- nent de la partie la plus élevée de la face antérieure du ligament sacro-tubéral, parfois aussi du bord supérieur de l’incisure ischia- tique, en avant de l’interligne articulaire sacro- iliaque.
Positionnement
La littérature est très inhomogène, les définitions sont parfois fort différentes du tableau clinique, les études sont souvent des présentations de cas et des revues, il n’y a pas de bonnes études de suivi dans le temps [18].
Nous avons choisi de développer la partie étirement du trai- tement car c’est celle qui est le plus évaluée au niveau de la littérature et donc celle pour laquelle nous avons le plus d’informations en termes d’évaluation de son efficacité.
La position d’étirement du muscle piriforme est identique à la position utilisée pour le test. Il semble qu’une flexion de 1208, associée à une adduction de 308 et une rotation latérale de 408 ou alors une flexion de 1158, associée à une adduction de 258 et une rotation latérale de 508 augmentent l’étirement [19].
Il est aussi possible d’effectuer l’étirement en position assise (Fig. 4), ce qui permet d’enseigner aux patients une alternative réalisable dans la journée pour étirer le muscle.
Article original
Dufour X, et al. Point d’anatomie. Focus sur le syndrome du piriforme : étiologie, test et niveaux de preuve. L’anatomie au service de la clinique. Kinesither Rev (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j. kine.2017.07.001
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Pour la pratique
L’approche kinésithérapique consiste principalement en la recherche de la détente du muscle. Pour cela, le masseur- kinésithérapeute dispose de plusieurs outils :
- étirements ;
- renforcement musculaire ;
- mobilisations des tissus mous ;
- traitement des points triggers ;
- travail de mobilisation et de stabilisation de la hanche et de larégion lombosacrée [1,14].